La beauté sauvage de Jasper

Notre avant-dernière étape du voyage a lieu à Jasper, situé dans les rocheuses canadiennes (Canadian Rockies), dans la province de l’Alberta. Au programme, de la randonnée, de la randonnée et encore de la randonnée ; à vos chaussures !

Jasper, Alberta

Le parc national de Jasper fait partie des 5 parcs nationaux situés dans les rocheuses, à savoir Banff, Jasper, Kootenay, Yoho et Waterton. Ces 5 parcs sont tous classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Jasper est le plus grand parc des rocheuses, avec une superficie de 10 878 km², soit le 1/3 de la superficie de la Belgique. Il contient pas moins de 735 lacs, dont 633 sans nom, ainsi que 346 types d’espèces animales sauvages. On y trouve également des glaciers, des sources thermales et d’innombrables cascades.

Se déplacer en sécurité à Jasper

Comme dans tous les parcs nationaux canadiens, la vigilance est de mise lors des randonnées en raison des espèces animales sauvages que l’on y trouve. Une grande attention est requise concernant les ours. Il faut faire attention à ne pas déranger leur habitat, et faire le maximum pour éviter de les surprendre sous peine de déclencher un comportement défensif, voire agressif.

La recommandation des parcs est d’éviter un maximum les rencontres. Pour cela, il est recommandé de :

  • Parler fort ou chanter lors de passages à visibilité réduite (oubliez les cloches, ça ne sert à rien);
  • Voyager en groupe, pour faire suffisamment de bruit ;
  • Tenir son chien en laisse, voire ne pas le prendre du tout (c’est interdit sur pas mal de trails), car le comportement du chien pourrait exciter l’ours ;
  • Rester sur les trails (ça vaut pour la faune et la flore) ;
  • Emporter du spray anti-ours, et apprendre à s’en servir ;
  • Jeter ses crasses uniquement dans les poubelles spéciales sous peine de les attirer ;
  • Respecter une distance de 100m en cas de repérage.

Si, malgré toutes ces précautions, vous faites une rencontre, pas de panique. Il faut absolument garder son calme, c’est le plus important. Dans tous les cas, il ne faut jamais courir, l’ours est bien plus rapide que l’homme, y compris Usain Bolt.

  • Si l’ours ne vous a pas remarqué, rebroussez lentement chemin en silence.
  • Si l’ours vous a remarqué, l’avez-vous surpris, ou est-il avec ses petits ? Si c’est le cas, il sera probablement en mode défensif. Il faut alors lui parler doucement, et marcher lentement à reculons tout en gardant son calme. S’il continue son avancée, il faut se préparer à utiliser son gaz poivré. En cas d’approche et de contact, faites le mort, ventre contre terre, jambes écartées, mains croisées derrière la nuque, et ne bougez plus jusqu’à ce qu’il soit parti.
  • Si l’ours vous attaque de lui-même sans que vous l’ayez surpris, il est probablement en mode prédateur. C’est très, très rare. Ici, il faut vous défendre: hors de question de faire le mort. Il faut l’intimider, crier, se défendre avec ce qu’on a sous la main pour lui faire comprendre que vous n’êtes pas une proie.

Rappelez-vous que vous êtes ici chez eux, et non l’inverse. Les attaques sont très rares, et si vous respectez ces quelques consignes, tout se passera bien. N’oubliez pas le spray, c’est essentiel: on en trouve dans les backpack en location, ce qui évite d’en acheter.

Plus d’infos sur le site officiel: https://www.pc.gc.ca/fr/pn-np/mtn/ours-bears/securite-safety/ours-humains-bears-people

Merci de ne jamais nourrir les animaux sauvages et de respecter les trails lors de vos randonnées. Les nourrir les rend incapables de se procurer de quoi manger par eux-mêmes, et la création de nouveaux trails parallèles affecte la vie sauvage. Nous l’avons vu trop souvent, les gens font n’importe quoi pour un selfie … au possible, faites passer le message un maximum.

 

Autour de Jasper

Vu l’immensité du parc, le plus difficile reste de choisir ses randonnées. Un conseil: évitez un maximum les plus connues, il y a tellement de beaux trails et de lacs partout qu’il vaut mieux viser les randonnées tranquilles sous peine de dénaturer l’expérience en forêt à cause du monde présent. Le plus connu est Maligne Lake, que nous n’avons pas fait pour ces raisons, d’autant qu’il est assez éloigné et qu’il faut payer le bateau pour accéder à ses plus beaux points de vue (ou alors, en barque, mais ça fait 30km à pagayer, vaut mieux être entraîné).

Pour notre part, nous avons choisi de combiner plusieurs circuits en un, en partant à pied de Jasper et en suivant le chemin du pyramid trail. Une randonnée de 20km très agréable, excepté quelques passages près des marais (moustiques, grr). Nous avons aperçu de nombreuses fleurs de montagne, très tardives pour la saison. Au niveau vie sauvage, excepté quelques mouflons et daims, nous n’avons pas eu beaucoup de chance.

 

Riley Lake

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Ce petit lac très peu fréquenté mérite le détour. Tout aussi limpide que les autres, il a la particularité d’être entouré d’arbres de couleurs, donnant l’impression d’être en plein automne. Nous n’avons rencontré personne ni sur le chemin, ni sur le lac, un bonus non négligeable.

 

Patricia Lake

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On monte d’un cran dans la couleur et la taille avec cet autre lac peu fréquenté où il est possible de faire du pédalo. Nous en avons profité pour casser la croûte le long du lac, seuls au milieu des clapotis …

 

Pyramid Lake

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Ici, on rentre dans la catégorie des lacs connus. Plus grand, pas forcément plus beau, il est surplombé par la pyramid mountain qui porte son nom en raison de sa forme pyramidale. Il est possible d’en faire l’ascension, mais ce n’est pas donné à tout le monde. On trouve également barques et pédalos, ainsi que quelques logements.

 

Sur la promenade des glaciers

La promenade des glaciers est une route de 230km qui relie Lake Louise et Jasper. Elle est considérée comme l’une des plus belles routes panoramiques au monde, et croyez-moi, elle n’a pas usurpé sa réputation. C’est tout simplement irréel, exceptionnel. On se sent minuscule comparé aux millions d’arbres disséminés à flanc de montagne … Nous qui détestons la voiture et les road trips, ici, on s’est régalés. Incontournable !

Voici la liste des arrêts principaux du côté de Jasper.

Les chutes d’Athabasca

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Ces chutes, situées près de Jasper, sont de loin les plus impressionnantes que nous ayons vu du séjour. On entend le bruit assourdissant à peine sorti de la voiture. Pour les amateurs de photographie, c’est assez grandiose.

 

Les chutes Sunwapta

Situées un peu plus loin, les chutes Sunwapta font un peu pâle figure à côté des précédentes, mais certains angles sont assez exceptionnels. C’est gratuit, profitez-en …

 

Le glacier d’Athabasca

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Le glacier d’Athabasca est l’un des principaux glaciers des champs de glace de Columbia. Situé à mi-chemin entre Jasper et Banff, c’est l’un des points les plus visités. Il faut se rendre au centre de tourisme pour prendre un bus afin d’aller marcher dessus.

On s’est contenté de l’admirer de loin. Si vous aimez et respectez la nature, faites de même, c’est un véritable nid de touristes: sales, bruyants, irrespectueux … l’humanité dans toute sa gloire.

Par contre, personne du côté du sentier pour se rendre au pied du glacier, et avec un peu de chance, vous aurez même l’occasion d’apercevoir quelques belles fleurs de montagne ! N’oubliez pas votre petite laine, il fait froid.

 

Où manger à Jasper?

Je dois avouer que la question nous a taraudé un bon moment: doit-on prendre des provisions dans une grande ville avant d’y aller? Et bien, non. On trouve de tout ici, y compris un grand magasin bien fourni. Attention, dans les bonnes tables, les prix s’envolent ! Voici quelques adresses bien et pas chères.

Bear’s Paw Bakery

LA boulangerie incontournable de la ville. On trouve une impressionnante sélection de produits maison relativement succulents, autant salés que sucrés. Vu la file qu’il y avait déjà en juin, armez-vous de patience en pleine saison …. cependant, le jeu en vaut la chandelle.

 

De’d Dog Bar and Grill

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Ici, on a été à l’instinct: petite terrasse avec vue sympa, sélection de burgers intéressante et différentes bières artisanales à la pression changées chaque semaine: pesé, adjugé, on s’installe ! Très belle surprise: le goût du burger grillé est tout simplement à tomber, la bière passe tout seule, et même les frites que nous avions reluquées chez nos voisins avec dédain étaient succulentes. Pour les amateurs de bière, c’est le paradis, même au niveau prix.

 

Olive Bistro and Lounge

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Comme son nom ne l’indique pas, il s’agit ici d’un resto … grec ! Encore une fois, nous voulions une terrasse, et celle-ci vaut le détour à elle seule. Mais pas que: le vin maison est une véritable tuerie et la cuisine est de très bonne facture, tout particulièrement la lasagne de bison. Addition toute douce, service au poil, bref, une bonne petite adresse comme on les aime.

 

Où dormir à Jasper?

La ville de Jasper étant bien plus petite que Banff, il vaut mieux prendre vos dispositions longtemps à l’avance. Même si vous envisagez de camper, pensez à réserver votre emplacement plusieurs mois à l’avance sous peine de mauvaise surprise: les parcs sont très fréquentés, et l’improvisation devient pratiquement impossible. Les réservations se passent ici: https://reservation.pc.gc.ca/Jasper%2FWhistlersCampground/Map

Pour notre part, nous avons optez pour le World Traveller’s Fraternity (WTF: oui oui, c’est fait exprès), une des rares auberges de jeunesse du coin. La nuit en dortoir à 6 revient au final moins chère que de louer une tente + un emplacement de camping, sans compter qu’il s’agit ici d’un backpacker de luxe. C’est propre, l’accueil est extra, et c’est bien situé.

 

En résumé

Les +

  • La nature dans toute sa gloire
  • Des trails à en perdre la tête
  • Les paysages somptueux
  • Le charmant village de Jasper
  • Les petites adresses sympas où manger
  • Un lieu encore relativement préservé du tourisme …

 

Les –

  • … mais plus pour longtemps / pas en pleine saison
  • L’obligation de tout réserver à l’avance
  • Le mercantilisme et la foule du côté d’Athabasca

 

En conclusion, nous avons énormément apprécié Jasper, même si on s’attendait davantage à un retour vers la nature sauvage. Il y a malgré tout moyen de trouver des trails encore épargnés par la foule, dont je ne parlerai ni ici, ni dans l’article sur Banff afin de préserver leur côté sauvage. L’idéal reste de discuter avec les locaux pour les découvrir 🙂

 

 

Suite et fin de nos aventures canadiennes dans le prochain article sur Banff !

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