Après un voyage décevant en Argentine, nous mettons le cap vers le Brésil pour la suite et fin de nos aventures autour du globe. Au programme de ces dix derniers jours, la visite des chutes d’Iguaçu, suivie par une semaine de repos sur la côte sud, tout d’abord à Ilhabela, ensuite à Paraty. C’est parti !
Bem-vindo ao Brasil !
Mis sous le feu des projecteurs en 2014 suite à la coupe du monde de football, le Brésil est un pays qui a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. En effet, le pays-continent, le plus grand d’Amérique du Sud, a, tout comme ses voisins, connu de nombreuses crises, tout récemment lors des scandales de corruption de ses ministres pendant les trois dernières années. Comme chaque pays émergent, le Brésil doit aujourd’hui utiliser sa croissance économique pour se développer, sous peine d’accentuer la fracture sociale qu’il connait à l’heure actuelle.
Contrairement à ses voisins, l’histoire du pays est plus récente, et moins conséquente. Pour cause, le Brésil serait la dernière terre peuplée par l’homme, et à l’heure où le futur Pérou commençait la culture du haricot et du piment, il y a 6 000 ans, la région brésilienne était encore quasi-vierge.
Ce n’est qu’après la colonisation portugaise que l’histoire se développe. Toutefois, contrairement à l’Argentine, le pays ne connaitra pas autant de révolutions. La plus importante a lieu en 1822, lorsque Dom Pedro, fils du prince régent portugais Joao VI, refuse de rejoindre son père au Portugal et se déclare empereur du Brésil indépendant, proclamant par la même occasion l’indépendance du territoire. Au cours du siècle suivant, le parlementarisme voit le jour, l’esclavage est aboli, la culture du café explose, et les industries fleurissent. La démocratie s’installe, les crises s’enchainent : la crise monétaire de 1999, suivie par la crise énergétique de 2001 et de la crise financière de 2002, où le pays est secouru par le FMI.
A l’heure actuelle, le pays subit toujours une inflation galopante, et l’économie est au ralenti. Malgré la pauvreté grandissante et les inégalités sociales, les brésiliens ont su conserver leur gentillesse, et ont le contact facile, tantôt avec intéressement, tantôt par authentique désir de partager leur culture et par amour de leur pays. Il faut toutefois rester vigilant, surtout dans les mégalopoles telles que Rio ou Sao Paulo, où la violence et la petite délinquance fleurissent. Un voyageur averti en vaut deux !
Une cuisine d’influences
La cuisine brésilienne est le fruit de la fusion entre les cuisines amérindiennes, africaines et européennes. A la base rustique, la gastronomie brésilienne est aujourd’hui une cuisine de type fusion, qui mêle intelligemment ses origines avec la cuisine internationale.
Dans la cuisine de base, on retrouve beaucoup d’influences portugaises, africaines ou encore indiennes, comme dans l’aipim, le manioc, le arroz com feijâo, le riz aux haricots noirs, le bacalhau, la morue, le farofa, la farine de manioc, ou encore la feijoada, mélange d’haricots noirs, de viande (généralement des abats), de saucisse et de côtes de porc et accompagné de riz, de chou et de farofa.
Présence de la mer oblige, on retrouve beaucoup de préparations à base de poissons et de fruits de mer. Ainsi, on pourra déguster du xinxim do galinha, à base de poulet, crevettes, cacahuètes et tomates ; la moqueca de peixe, à base de poisson, lait de coco et légumes ; la tacaca, une soupe vert émeraude où les crevettes baignent dans un bouillon de tapioca, d’ail, de plantes et de manioc ; la caldeirada, la version brésilienne de la bouillabaisse où le poisson, le pirarucu, est cuit dans la boue pendant 30 min ; ou encore, le pirarucu de casaque, où le poisson de l’Amazone est préparé avec de la farine, des œufs, du lait de coco et des bananes frites, et servi en brochette.
Au niveau des viandes, on trouve entre autres les fameuses picanha, du boeuf finement tranché fondant comme du beurre; le pato no tucupi, le canard cuit dans une sauce au manioc, à l’ail et au jambu, sorte de chicorée bouillie ; ou encore, le maniçoba, de la viande cuite durant 4 jours avec les feuilles de manioc.
Au niveau du vin, l’extrême sud est viticole, et bien que la qualité ne soit pas encore au rendez-vous, elle s’est grandement améliorée, notamment celle du castel-chatelet, qu’on ne manquera pas de gouter.
Sans oublier deux composantes essentielles d’un séjour au Brésil : la caipirinha, le cocktail national semblable au mojito, où le rhum est remplacé par la cachaça, et bien sûr, les délicieux fruits tropicaux, ici en abondance et à prix tout riquiqui. On ne va pas s’en priver !
(sources : Petit Futé Brésil, édition 2014-2015)