Après notre visite de la mystérieuse Île de Pâques, nous faisons arrêt à Santiago, qui nous servira de point de départ pour les excursions des jours suivants dans le centre du Chili. Au programme, visite de Valparaiso et de Santiago, les vignobles de Santa Cruz, et enfin, excursion dans la cordillère des Andes dans le Cajón del Maipo. Visitamos !
Valparaiso, la ville bohème
Nous commençons la visite du centre du pays avec la visite de Valparaiso, ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO assez récemment pour ses maisons colorées atypiques. Cette classification a entrainé un véritable essor économique de la ville, et elle est devenue une des villes les plus fréquentées par les touristes ces dernières années (après Santiago et San Pedro de Atacama).
Située au bord de la mer, c’est une ville portuaire construite sur des cerros (collines), ce qui ajoute à son charme. Qui dit ville portuaire, dit vigilance renforcée: la ville est également tristement célèbre pour ses pickpockets et autres détrousseurs de touristes. La plus grande recommandation est d’éviter de gravir les cerros plus éloignés de la zone touristique, tout particulièrement à la nuit tombée, où la plupart des agressions ont lieu. Pour le reste, c’est comme d’habitude: on évite de s’afficher comme des touristes (pas évident, avec nos têtes de gringos 🙂 ), et on laisse son joli reflex à la maison …
Cerro Concepción y Cerro Alegre
Après un trajet en bus très agréable, nous sommes débarqués un peu à l’extérieur de la ville, dans un quartier pas très jojo de la ville. Nous ne nous attardons donc pas ici, et marchons jusqu’au centre, d’où nous prenons un des fameux funiculaires de la ville. Étant bâtie sur des collines, la ville est truffée d’escaliers et de funiculaires, et il se dit qu’une visite ne peut se faire sans prendre au moins une fois un funiculaire; cela dure royalement 10 secondes, et ne permet pas de voir grand-chose, mais on est content de l’avoir pris 🙂
Une fois au-dessus, nous marchons encore quelques instants jusqu’à notre hostal, posons nos sacs, et partons manger au restaurant Turri, recommandé par notre chauffeur de taxi chilien la veille. L’endroit dispose d’une superbe terrasse qui surplombe le cerro, ainsi que d’une très belle carte composée de diverses spécialités locales. Nous arrêtons notre choix sur deux plats, un tartare de atun (tartare de thon), très rafraichissant, et le chupe de jaiba, un gratin de crabe légèrement relevé, tout simplement délicieux. A noter que le restaurant dispose également d’une sélection de bières assez diversifiée, et propose … de la leffe ! Quel bonheur, après deux mois sans une bonne bière belge …
Après cette sympathique entrée en matière dans la gastronomie chilienne – l’Île de Pâques, ça ne compte pas vraiment -, nous partons explorer les alentours. Nous jonglons entre les deux cerros, montons, descendons, grimpons des escaliers ci et là; rien à redire, c’est très joli. Il y a un charme indéniable qui se dégage des lieux, et on aimerait pouvoir errer librement un peu partout dans la ville en quête de street art et de maisons colorées …
Après cette petite excursion dans la ville bohème, nous repartons vers Santiago.
Santiago, la capitale rechignée
Santiago est la capitale du Chili, et la ville la plus peuplée du pays, regroupant 1/3 de la population totale (soit environ 6 millions d’habitants). Elle est restée capitale depuis les temps coloniaux. Boudée par les touristes qui n’y font généralement qu’un passage, elle dispose pourtant de pas mal d’attraits pour ses visiteurs. Située au pied de la cordillère des Andes, elle dispose de plusieurs cerros qui, si le temps le permet, offrent une vue assez spectaculaire sur la ville et les montagnes qui la protègent. Elle est idéalement située pour partir visiter les vignobles environnants, et permet également, selon la saison, de rejoindre facilement des pistes de ski ou des tracks de randonnées. Sous ses dehors austères, elle mérite qu’on s’y attarde quelque peu !
Cerro San Cristobald
Notre première visite nous amène jusqu’au cerro San Cristobald, la colline la plus haute de la ville. Après une bonne heure de marche à travers bois et chemins, nous atteignons le sommet, d’où nous avons une vue des deux versants de la ville. Le ciel est dégagé, mais malgré tout, le smog, fléau permanent de la capitale, bouche la vue sur les montagnes. Si vous recherchez des images de la ville sur google, vous verrez de magnifiques vues spectaculaires avec les montagnes environnantes, mais en pratique, à moins d’une journée sans voiture, vous n’êtes pas prêt d’avoir la même. Ça reste joli, malgré tout.
Pour se récompenser de nos 15km de marche (nous étions censés nous reposer ce jour-là …), nous gouterons aux fameux churrascos, sandwich à la viande finement tranchée et au fromage fondu, pas très fin mais particulièrement efficace 🙂
Cerro Santa Lucia
Nos ballades nous amènent jusqu’au cerro Santa Lucia, au coeur de la ville. Comparé au cerro San Cristobald, il est plus intéressant, car plusieurs jardins, dont un jardin japonais, y ont été aménagés. On peut également y voir une église, ainsi qu’un petit château. Malgré la météo capricieuse, nous avons bien aimé ce cerro, très agréable à visiter. Pour les gourmands, il y a non loin de l’entrée plusieurs cafés qui se succèdent, qui offrent tous de magnifiques et monstrueuses parts de tartes maisons, accompagnées d’un excellent café …
Pastel del choclo
Alors celui-là, on l’aura cherché longtemps ! Malgré le nombre impressionnant de rues arpentées et de cartes consultées, nous mettrons plusieurs jours à en trouver, alors qu’il s’agit d’une des spécialités du pays. Vous connaissez le syndrome … une fois trouvé, on ne voyait plus que ça 🙂
Mais c’est quoi, au juste? C’est tout simplement un gratin de maïs accompagné de viande ou poisson, d’oignons, de basilic et de cumin, parfois complété par des olives et des œufs durs (ce qui fut notre cas). On en trouve également en Argentine et au Pérou. L’attente en valait la peine: c’est très bon, et absolument pas bourratif comme on pourrait s’y attendre. Mangé et approuvé !
Monumento Natural El Morado
Pour notre dernière excursion dans la région du centre du Chili, nous mettons le cap sur la cordillère des Andes, plus précisément vers le Cajón del Maipo, qui offre de magnifiques vues sur la vallée de Las Arenas. Vu la saison (printemps), il est interdit d’y aller sans guide en raison des risques d’avalanches, d’autant plus qu’un tremblement de terre de 6.8 a eu lieu quelques jours avant (qui nous a réveillé au passage) et qu’il peut rester des zones à risque.
Notre guide, Fabien, choisi sur les recommandations de l’office du tourisme et qui s’avère être français, nous récupère de bon matin, ainsi qu’un jeune allemand, Niklaas. Après une bonne heure de route, nous arrivons au pied de la vallée, où nous dégustons un cake aux pommes réalisé par la femme de Fabien, belle surprise 🙂
Nous nous mettons en route vers le glacier San Francisco, qui malheureusement ne pourra pas être vu de près en raison de la neige encore bien présente dans la vallée. Malgré tout, la randonnée est très agréable, et les paysages sont magnifiques. Fabien, passionné en ornithologie, nous transmet sa passion pour les oiseaux, mais également pour les plantes, tout au long du chemin.
Après deux heures de marche, nous atteignons le début de la vallée glaciaire. Ici, on peut voir l’oxydation du fer, mais également du cuivre, ainsi que les glaciers au fond de la vallée, inaccessible sans matériel ni expérience. Nous nous contenterons de les admirer de loin, tout en dégustant les succulents sandwiches maison à l’avocat et au poulet préparé par la femme de Fabien. Il n’y a que nous quatre ici, et nous profitons du calme et des paysages grandioses qui nous sont offerts.
Nous faisons demi-tour, et retournons jusqu’au point de départ. Dans l’autre sens, nous avons l’occasion d’admirer la vallée sous un autre angle. La marche est facile, il faut juste faire attention à ne pas glisser sur les rocailles. Nous discutons beaucoup avec notre guide, et apprenons énormément sur le Chili. Une fois arrivés au point de départ, nous pouvons admirer une dernière fois la vallée, avant de repartir vers Santiago, en croisant des condors et un aigle (la dernière photo).
C’est une très chouette randonnée, très accessible: excepté la première heure, où il faut grimper de 1900m à 2500m, tout le reste est très facile et agréable. Que vous soyez randonneur chevronné ou simple amateur de ballade, n’hésitez pas 🙂
Voilà qui conclut nos aventures au centre du Chili. Nous avions prévu une autre excursion dans la vallée des vins à Santa Cruz, mais le temps n’étant pas présent ce jour-là, nous avons annulé. On se rattrapera lors de notre retour au Chili à la fin novembre !